Moleskin Weapon (FR)


revue Cyclocosmia
(association minuscule)
juin 2009
208 pages
ISBN : 9782952890892

Texte paru dans le numéro 2 de la revue Cyclocosmia consacré à José Lezama Lima (juin 2009) inspiré par l'animal-totem imposé par le comité de rédaction : le condylure étoilé

« Le condylure étoilé est une taupe qui se reconnaît par son nez très caractéristique en forme d'étoile. Son museau rose porte à l'extrémité un disque glabre composé de vingt-deux tentacules symétriques, [...] organe tactile le plus sensible pour sa grosseur jamais découvert jusqu'ici. »

(Texte à lire ici : cyclo02 - emilie noteris - moleskin weapon)

Dessin non-publié


J.G. Ballard, The Vanishing Point

Dessin non-publié

Intervention pour poptronics le 21 avril 2009 à l'occasion du décès de J.G. Ballard survenu le dimanche 19 avril 2009.

L’écrivain J. G. Ballard est mort dimanche 19 avril dans sa maison à l’ouest de Londres, d’un cancer de la prostate. Plutôt qu’un énième hommage-nécro à la gloire du géant de la littérature d’anticipation, poptronics a sollicité Émilie Notéris, écrivaine (Cosmic Trip, 2008) et plasticienne, qui a co-dirigé J. G. Ballard, hautes altitudes, épatant recueil de textes critiques paru fin 2008 aux éditions è®e.

Extrait :

J. G. Ballard est mort. Le choc se répercute en longueur d’onde terminale. Il va rejoindre le musée de cire de nos mémoires, passer du statut d’écrivain de chair à celui d’hologramme de type Hello America. L’étrange passage du corps à la revenance fantomatique, un rêve électrographique. On le retrouvera vivant dans la trame de nos fictions, dans nos manières d’appréhender le présent. Errer dans les aéroports et les centres commerciaux, circuler dans nos tours d’habitations ; il a déjà imprimé sa marque dans nos structures de vie, installé la critique en réseau parallèle.

(Texte intégral ici : ballard)


Animal Crossing & Fragments de l'usage éthologique

éditions è®e
avril 2009
192 pages
ISBN : 9782915453515

intervention dans le dossier La fiction venue d'ailleurs : "Animal Crossing" & intervention textuelle avec Jean-Charles Massera (Benchmarking) : "Fragments de l'usage éthologique, bestiaire lacunaire de voix pour appréhender l'homme et l'animal" dans TINA 3

Revue animée par Éric Arlix, Chloé Delaume, Hugues Jallon, Dominiq Jenvrey, Emily King, Jean-Charles Massera, Émilie Notéris, Jean Perrier, Guy Tournaye

extrait d' "Animal Crossing":

1 CE QUE LES DOCUMENTAIRES ANIMALIERS FONT A L’ETHOLOGIE

[Nuée d’oiseaux sur coucher de soleil + musique lyrico-instrumentale, fondu enchaîné sur trompes d’éléphants dans la brume, fondu enchaîné sur rayons de soleil dardant à travers les cumulo-nimbus, singes, antilopes, écume, combat de cervidés, forêt de kelp en vision submarine, baobab en contre-plongée, gorilles, fauves, re-singes, hippopotames, ciel, côte africaine, rocher recouvert par une vague, apogée musicale plage en panoramique, musique moins présente, voix off :] Depuis le large, à l’approche de la terre, [zoom arrière] les marins d’autrefois pouvaient sentir le parfum des rivières et l’eau des marais [gros plan sur hippopotame émergeant de l’eau, requin, bancs de poissons] mais sous leurs pieds c’était déjà l’Afrique. [Pause verbale, plan serré sur dauphins surfant la vague, vague qui déferle].

extrait de "Fragments de l'usage éthologique, bestiaire lacunaire de voix pour appréhender l'homme et l'animal":

SIMONE FORTI Je lisais en même temps certains livres de Konrad Lorenz et je me sentais en sympathie avec quelques-uns de ces animaux. J’avais un lien de parenté avec eux. (…) En fait, ayant commencé la danse tardivement, par rapport à la plupart des danseuses, je ne me sentais ni disposée ni intéressée à transformer mes pratiques corporelles dans le sens d'un modèle déjà établi, quel qu'il soit. Mais j'ai passé des heures au zoo à étudier la locomotion chez les animaux. J’ai ainsi peu à peu rassemblé toutes sortes d’études animales sur lesquelles je travaillais le matin, en studio. Ces explorations ont abouti à la création de Sleep Walkers (Somnambules), une danse qui s’inspirait notamment du mouvement des flamants roses, qui dorment debout sur une seule patte, et de celui des ours polaires, de leur manière de balancer la tête. Je n’imitais pas les animaux, mais je m’imprégnais de leur dynamique, je testais leurs mouvements dans le laboratoire de mon corps, j’essayais de trouver des équivalents, adaptés aux possibilités de l’anatomie humaine.

JOSEPH BEUYS Joseph Beuys débute cette action alors qu'une exposition est annoncée à New York, en mai 1974, dans la galerie René Block. Une ambulance se présente au domicile de l'artiste à Düsseldorf, en Allemagne. Il est alors pris en charge sur une civière, emmitouflé dans une couverture de feutre. Il va alors accomplir un voyage en avion à destination des États-Unis, toujours isolé dans son étoffe. À son arrivée à l'aéroport Kennedy de New York, une autre ambulance l'attend. Surmontée d'un gyrophare et escortée par les autorités américaines, elle le transporte jusqu'au lieu d'exposition. De cette façon, Beuys ne foulera jamais le sol américain à part celui de la galerie. Il coexiste ensuite pendant trois jours avec un coyote sauvage, récemment capturé dans le désert du Texas, qui attend derrière un grillage. Avec lui, Beuys joue de sa canne, de son triangle et de sa lampe torche. Il porte son habituel chapeau de feutre et se recouvre d'étoffes, elles aussi en feutre, que le coyote s'amuse à déchirer. Chaque jour, des exemplaires du Wall Street Journal, sur lesquels le coyote urine, sont livrés dans la cage. Filmés et observés par les visiteurs derrière un grillage, l'homme et l'animal partageront ensemble le feutre, la paille et le territoire de la galerie avant que l'artiste ne reparte comme il était venu.

(Texte suivi d'un entretien avec la philosophe  Vinciane Despret)

Intervenants de ce numéro :

Sandy Amerio, Jean-Pierre Ostende, Julien d’Abrigeon, Thomas Braichet, Julien Prévieux, Hubert Lucot, Clément Ribes, Christophe Esnault, Jean-Pierre Balpe, Philippe Vasset, Jacques Barbéri, Émilie Notéris, Vinciane Despret, Philippe Boisnard


Cosmic trip

Éditions IMHO
Collection Et Hop
novembre 2008
128 pages
ISBN : 9-782-91551-734-7

 

Fiction lycanthrope et graphique à deux voix, fusionnant texte et images. Voyage halluciné in situ en plein terrain de chasse des serial killers vampires et des loups garous prolétaires, à l’affût au cœur de la machine urbaine ou encore confortablement lovés au sein de votre living room.
Cosmic Trip sonde le degré d’aliénation des corps aux images cinématographiques, questionne la sado-masochisation du couple en regard de la prolifération des films de série Z & B, se demandant comment l’homme devient nécessairement un loup-garou pour l’homme.


Presse ©osmi© †®ip
:
• Laurent Diouf dans MCD
• Mathilde Janin dans Open mag 112
• Chloé Delaume
• lignes de fuite
• libr-critique

Événements :
• 20 octobre 2008 soirée de lancement à la galerie Incognito 16 rue Guénégaud, 750006 Paris
• 11 décembre 2008, rencontre à la librairie du Palais de Tokyo
• 18 juin 2009, performance CosmiK Debris à l'ENSCI, 48 rue St Sabin, 75011 Paris organisée par Frédéric Dumond

performance à l'ENSCI

 


J.G. Ballard, Hautes Altitudes


Éditions è®e
novembre 2008
224 pages
ISBN : 9-782-91545-347-8

Issu de la science-fiction, J.G. Ballard a très vite décrété que le futur, c’était maintenant, et que les tours d’immeubles, les échangeurs d’autoroutes et les supermarchés étaient le théâtre de mutations bien plus monstrueuses que les planètes lointaines.

(Ouvrage dirigé par Jérôme Schmidt & Émilie Notéris)

Indifféremment nourri de culture ultra-classique et hyper-populaire, Ballard n’occupe même pas la traditionnelle "place à part" dans le champ littéraire. Le plus souvent, il n’a pas de place du tout : trop fantastique, trop violent, trop sexuel, trop décadent, trop politique.

Ce livre veut tenter de corriger, au moins en partie, ce déséquilibre en donnant la mesure de l’étendue et de l’importance de l’œuvre de Ballard, mais également de sa profonde influence dans le champ artistique et littéraire contemporain.

avec : Stan Barets & Yves Frémion, David Cronenberg, Bruce Bégout, Jacques Barbéri, Rick McGrath, David Pringle, Bruce Sterling, Luc Sante, Rick Poynor, Norman Spinrad,

et des interventions visuelles de : Éric Arlix, Abdelkader Benchamma, Raphaële Bidault-Waddington, Nicolas Boone, Simon Boudvin, Nicolas Moulin, Émilie Notéris, Christian Vialard

Presse :

• La Spirale
• Laurent Diouf dans MCD janvier 2009
• Transhumain
• Patrice Joly dans le magazine 02
• Olivier Noël sur ActuSF
• Fluctuat.net
• Philippe Boisnard sur LibrCritique

Radio :
• France Culture, Le RenDez-Vous, Jérôme Schmidt invité par Laurent Goumarre, le 21 avril 2009

Intervention :
• Texte d'Émilie Notéris pour Poptronics, "J.G. Ballard, The Vanishing Point", 21 avril 2009


Ballard, 2008

CityZone B. (section 1) in J.G. Ballard, Hautes Altitudes, è®e 2008

 

 


Cosmic Trip, 2008

Série de 7 dessins numériques réalisés pour clore le texte Cosmic Trip et publiés à la fin de l'ouvrage dans un cahier couleur

(dessins réalisés avec Word, Photoshop & Poser)

 

 

 


Intox Detox Retox


éditions è®e
août 2008
192 pages
ISBN : 9782915453485

intervention textuelle pour TINA n°1, revue animée par Éric Arlix, Chloé Delaume, Hugues Jallon, Dominiq Jenvrey, Emily King, Jean-Charles Massera, Jean Perrier, Guy Tournaye

extrait :

Les vapeurs alcaloïdes décharnent l’horizon. Cyanescense hertzienne délayée en vaguelettes calorifères détourant la carlingue. Une substance chaude et légèrement métallique me strie le visage des yeux au menton, je récupère sur mes phalanges engourdies des larmes de globules rouges effer- vescents en pointillisme randomisé. Le liquide carmin se diffuse à travers les fibres de mon jean selon un principe géométrique sphéroïde. Je me flash-back la chromologie des événements, balayant le spectre jusqu’au rouge longueur d’onde terminale. J’ai dû m’assoupir de nouveau et rouvrir ma plaie frontale à l’occasion de mon bref blackout. Mes oripeaux souillés me donnent l’air d’être partie prenante d’une scène de crime encore fraîche. Miss Hélium, à mes côtés, vautrée dans le cockpit —underwear à pois yayoïkusamaesques exposition plein sud— semble intacte mais encore fortement sonnée. Ses viroles blondes se sont étriquées en arabesques byzan- tines —maculées de sang elles aussi— dont les signaux demeurent indéchiffrables. Elle psalmodie en solo.

intervenants pour ce numéro :

Lutz Bassmann, Claude Closky, Karoline Georges, Ian Soliane, Guy Tournaye, Patrick Bouvet, Emmanuelle Pagano, Émilie Notéris, Nina Yargekov, Pascale Casanova, Christian Salmon, Jean-Claude Moineau, Dominiq Jenvrey, Sandy Amerio, J.C.Massera & P. Mougin & Thomas Clerc, Chloé Delaume, Éric Arlix


Anachronies

Intervention textuelle pour la revue online Mouvements, mai 2009

NOTE DE LECTURE à propos de :
Fredric Jameson, Archéologies du futur : Penser avec la science-fiction, (traduit par Nicolas Vieillescazes), Max Milo, 2008

Dans le cadre d’un projet littéraire sur l’utopie, Émilie Notéris propose une lecture subjective d’Archéologies du futur : Penser avec la science-fiction.

Extrait :
Dans son dernier ouvrage publié en français, second volet d’une œuvre placée sous le signe d’une archéologie du futur, Fredric Jameson passe au crible la littérature de K. Dick, Aldiss, Le Guin, McIntyre, Robinson, Gibson… L’intérêt de Fredric Jameson pour la littérature de science-fiction (catégorie : utopie) puise sa source dans la théorie marxienne. Selon Marx, toute action n’est que « le résultat d’un développement historique antérieur », seule une poésie du futur qui dérogerait aux formes dérivées de notre atavisme répressif contribuerait à engendrer l’irruption de « l’événement le plus révolutionnaire ». Cette préparation du futur, cette expérimentation de nouvelles formes de relations sociales émancipatrices resterait vaine si le futur n’impliquait pas une société sans classes, bâtie sur les ruines de la société de classes. Cela consistant à bâtir une nouvelle société si et seulement si l’on a su faire table rase du passé. Ainsi La science-fiction utopique prend elle comme prétexte un événement catastrophique (explosion atomique, réchauffement planétaire, épidémie, glaciation, inondation…), c’est-à-dire celui d’un événement à la fois historique et sans précédent, pour poser les bases d’une communauté nouvelle proprement révolutionnaire, une véritable mise en application des injonctions de Marx à tirer sa poésie de l’avenir, sans tenir compte des évènements antérieurs.

(lire intégralement ici : jameson_mouvements)